PROGRAMMES
DES ENSEIGNEMENTS DE LA CLASSE DE SECONDE
GÉNÉRALE
ET TECHNOLOGIQUE
FRANÇAIS
ENSEIGNEMENT COMMUN
Programme applicable à compter de l'année scolaire
2000-2001.
Ce texte annule et remplace celui paru au B.O. hors-série n° 6 du
12 août 1999.
LE FRANÇAIS AU LYCÉE : PRÉAMBULE
Le présent texte indique les finalités de l'enseignement du français
au lycée d'enseignement général et technologique et spécifie
les objectifs à atteindre, les types de contenus à enseigner et
les démarches à mettre en pratique pour chaque classe. Il en fixe
les cadres et les principes ; les modalités détaillées
feront l'objet des documents d'accompagnement destinés aux professeurs.
Ces documents, ainsi que le programme de première, seront définitivement
arrêtés une fois que les professeurs concernés en auront
pris connaissance et auront fait connaître leurs expériences, avis
et suggestions. Le programme de seconde fera l'objet d'une consultation durant
l'année 2000-2001.
I - FINALITÉS
L'enseignement du français participe aux finalités générales
de l'éducation au lycée : l'acquisition de savoirs, la constitution
d'une culture, la formation du citoyen et la formation personnelle. Ses finalités
propres sont la maîtrise de la langue, la connaissance de la littérature
et l'appropriation de la culture. Ces trois finalités interdépendantes
méritent une égale attention.
- Il contribue à
la constitution d'une culture par la lecture de textes de toutes sortes, en
particulier d'uvres littéraires significatives. Il forme l'attention
aux significations de ces uvres, aux questionnements dont elles sont porteuses
et aux débats d'idées qui caractérisent chaque époque,
dont elles constituent souvent la meilleure expression. Par là, il permet
aux lycéens de construire une perspective historique sur l'espace culturel
auquel ils appartiennent.
- Il favorise la
formation personnelle des élèves en donnant à chacun une
meilleure maîtrise de la langue et en l'amenant à mieux structurer
sa pensée et ses facultés de jugement et d'imagination. Il doit
leur permettre, au terme de cette formation, de savoir organiser leur pensée
et de présenter, par oral et par écrit, des exposés construits
abordant les questions traitées selon plusieurs perspectives coordonnées.
- Il apporte à
la formation du citoyen, avec la connaissance de l'héritage culturel,
la réflexion sur les opinions et la capacité d'argumenter.
Cet enseignement
s'inscrit donc dans la continuité de celui du collège, mais ses
démarches sont plus réflexives, afin de permettre aux lycéens
de devenir des adultes autonomes, aussi bien dans leurs études à
venir que dans leur vie personnelle et leur intégration sociale. Pour
remplir ce rôle majeur dans leur formation culturelle, le français
doit à la fois leur apporter des connaissances et s'attacher à
former leur réflexion et leur esprit critique.
A - La formation de la pensée : les perspectives d'étude
L'étude
des textes contribue à former la réflexion sur :
L'histoire littéraire
et culturelle
Elle doit permettre
aux élèves de découvrir et de s'approprier l'héritage
culturel dans lequel ils vivent. Elle les aide à comprendre le présent
à la lumière de l'histoire des mentalités, des idéologies
et des goûts. Elle repose avant tout sur la connaissance de la littérature
française. Mais elle doit aussi donner des ouvertures sur les espaces
culturels francophone et européen qui lui sont historiquement liés.
Elle implique la mise en relation de textes littéraires et de textes
non littéraires, ainsi que de l'écrit et d'autres langages. Au
collège, les élèves ont lu des textes porteurs de références
culturelles majeures. Au lycée, l'approche de l'histoire littéraire
et culturelle se fait de façon plus réflexive. Elle permet de
saisir les grandes scansions historiques que constituent les changements majeurs
dans les façons de penser et de sentir, mais aussi dans les façons
de s'exprimer.
Les genres et
les registres
Le langage en général,
et l'art littéraire en particulier, a pour propriété spécifique
d'exprimer des attitudes et émotions fondamentales, communes à
tous les hommes, qui prennent forme dans les genres et les registres de l'expression.
Il convient donc de donner aux lycéens un accès à ce patrimoine
commun de l'humanité.
L'élaboration
de la signification et la singularité des textes
La lecture et l'écriture
de textes variés permettent aux élèves de mieux percevoir
comment tout texte s'inscrit dans des ensembles, mais présentent aussi
des particularités liées à la situation où il est
élaboré, au projet de son auteur et aux conditions de sa réception
; les élèves peuvent ainsi discerner comment la signification
est influencée par la situation, mais aussi saisir l'originalité
et l'apport des uvres littéraires majeures, en ce qu'elles se distinguent
des contraintes usuelles.
L'argumentation
et les effets de chaque discours sur ses destinataires
L'examen de débats
d'idées majeurs, qui ont marqué l'histoire culturelle, permet
d'éclairer les rapports humains dans la confrontation d'idées,
la façon dont s'élaborent les diverses sortes d'arguments et leurs
influences sur les interlocuteurs.
Ces
quatre perspectives d'étude sont nécessaires pour accéder,
de façon réfléchie, au sens des textes lus et à
la formation du jugement et de l'esprit critique. Elles permettent ensemble
d'accéder à une lecture variée des textes. Elles sont complémentaires.
Cependant, l'enseignement du français au lycée doit permettre
aux élèves de se les approprier progressivement. Aussi, on aura
soin de mettre en avant, pour chaque objet étudié, la perspective
ou les perspectives les plus pertinentes.
B - Les connaissances : les objets d'étude
Les textes
La formation d'une
culture et la connaissance de la littérature demandent des lectures nombreuses
et diversifiées. L'enseignement du français au lycée porte
donc avant tout sur les textes, en particulier littéraires. En effet,
les uvres littéraires, par leurs effets esthétiques et par
les idées qu'elles portent, représentent à cet égard
des objets d'une richesse particulière. La lecture d'uvres majeures
du passé et d'uvres contemporaines permet aux élèves
de développer leur curiosité et de nourrir leur imagination, tout
en leur faisant acquérir les éléments d'une culture commune.
La langue
La maîtrise
de la langue est la condition première de l'accès aux textes et
de la formation de la pensée. Elle engage l'identité individuelle
et collective. Aussi représente-t-elle une finalité essentielle
et doit-elle être enrichie sans cesse pour répondre aux besoins
des lycéens. Une meilleure maîtrise des formes de discours est
à la fois une spécificité de l'enseignement du français
et la condition de la réussite dans les autres disciplines. Les élèves
doivent donc devenir capables d'user avec pertinence, tant à l'oral qu'à
l'écrit, des principales formes de discours pour confronter de manière
cohérente et convaincante plusieurs types de représentations,
d'analyses ou d'idées. À cette fin, on ne manquera pas d'associer
à l'étude des textes et à l'expression écrite des
temps d'étude de la langue, du point de vue morphologique, syntaxique,
discursif et stylistique.
La formation
d'une culture
La culture prend
forme par les lectures et par la mise en relation des textes entre eux. Mais
elle exige aussi de les confronter à d'autres langages, en particulier
le discours de l'image.
Elle se structure
grâce à une mise en perspective historique. A cet égard,
la richesse des savoirs pour l'étude des textes et de la littérature
impose de privilégier, au cours des années de seconde et de première,
les mouvements et phénomènes qui constituent les grandes scansions
de l'histoire littéraire et culturelle, et les genres majeurs. La mise
en perspective historique se construira donc par l'approche des moments clés
de l'histoire des lettres, de la pensée et de l'esthétique.
II - PROGRESSION D'ENSEMBLE
- Le collège a donné les éléments d'une approche
chronologique de l'héritage littéraire et culturel ; le lycée
est le lieu propice pour approfondir celle-ci et l'étudier de façon
réflexive, en faisant percevoir les liens (de continuité et de
ruptures) entre passé et présent. L'accent mis sur la lecture
d'uvres complètes et de groupements de textes significatifs oblige
à tenir le plus grand compte des compétences réelles des
lycéens face à des écrits longs et parfois complexes. En
fonction des difficultés de lecture que présentent les uvres
relevant d'un état de langue historiquement éloigné, on
portera davantage l'attention, sans exclusive cependant, sur des textes et mouvements
littéraires et culturels des XIXème et XXème siècles
en seconde, et sur des textes et mouvements antérieurs en première.
De même, on privilégie en seconde le domaine français et
francophone, et on donne en première des ouvertures sur la dimension
européenne.
- Les genres ont
été abordés au collège ; au lycée, ils sont
étudiés méthodiquement, y compris dans leurs évolutions
et leurs combinaisons. Les registres (par exemple, le tragique ou le comique)
sont abordés en seconde, puis approfondis en première. Leur étude
permet une mise en relief des modes de connaissance de l'humain et du monde
propres à la littérature, et favorisera des relations entre les
lettres et la philosophie lorsqu'on abordera celle-ci en terminale.
- La réflexion
sur la production et la réception des textes constitue une étude
en tant que telle au lycée, alors qu'au collège elle n'a fait
l'objet que d'une initiation. En seconde, on s'interroge sur le processus même
de l'écriture. En première, on envisage les différentes
formes de réécriture et de relations entre les textes.
- Les éléments
de l'argumentation ont été abordés au collège ;
au lycée, ils sont envisagés sur un mode plus analytique. La classe
de seconde met surtout en lumière les façons de convaincre et
persuader ; la classe de première, les formes et pratiques liées
à la délibération.
III - MISE EN UVRE
Le français au lycée doit donner une culture active. Elle est
nécessaire pour que se développe la curiosité des lycéens,
condition première du goût de lire et de s'exprimer et du plaisir
pris aux lettres et aux langages. A cette fin :
- La lecture est
privilégiée : des lectures abondantes et variées sont indispensables.
On fait donc lire aux élèves au moins six uvres littéraires
par an et de nombreux extraits. Pour l'étude des textes, qui est le but
premier, il existe diverses démarches critiques ; le professeur les choisit
en fonction des situations d'enseignement, mais ces démarches, ainsi
qu'un nécessaire vocabulaire d'analyse qui doit rester limité,
ne constituent pas des objets d'étude en eux-mêmes : elles sont
au service de la compréhension et de la réflexion sur le sens.
- Les productions
écrites et orales sont diversifiées : elles permettent en effet
une meilleure compréhension des lectures en même temps qu'une amélioration
de la maîtrise de la langue, des discours et des capacités d'expression.
Des exercices brefs et fréquents développent l'écriture
d'invention en même temps que l'écriture d'analyse et de commentaire.
- Le travail sur
la langue est réalisé à partir des textes étudiés
mais aussi à partir des productions des élèves, de façon
à améliorer la maîtrise de la langue par la pratique en
même temps que par l'analyse.
- On développe
une organisation du travail en ensembles cohérents, ou séquences,
de façon à articuler autour d'objectifs communs le travail sur
la langue, les lectures, l'expression orale et l'écriture.
Le programme indique
les objets d'étude qui sont abordés à chaque niveau, de
façon à assurer le cadre d'une progression commune de la seconde
à la première. Mais le choix des uvres et des textes correspondants,
ainsi que les modalités de leur étude et les exercices appropriés
relèvent de la compétence des professeurs. En particulier, un
objet d'étude peut être abordé à l'intérieur
d'une ou plusieurs séquences ; une séquence peut aussi rassembler
des éléments issus de plusieurs objets d'étude.
En alliant connaissances,
capacités de réflexion personnelle et mise en place de méthodes
de travail, on donne aux élèves des références solides
et on les rend capables d'accéder ensuite par eux-mêmes à
d'autres connaissances.
PROGRAMME DE SECONDE
I - OBJECTIFS
Première
année du lycée et année "indifférenciée",
la classe de seconde a une double fonction : consolider les acquis antérieurs
et être la première étape dans la réalisation des
buts fondamentaux de l'enseignement du français au lycée, à
savoir une maîtrise sans cesse accrue de la langue, la connaissance de
la littérature, la constitution d'une culture et la formation d'une pensée
autonome.
II - CONTENUS
A - Les perspectives d'étude
Il s'agit avant
tout d'amener les élèves à savoir construire la signification
des textes et des uvres. A cet effet, quatre perspectives d'étude
sont mises en uvre :
- l'approche de
l'histoire littéraire et culturelle ;
- l'étude
des genres et des registres ;
- la réflexion
sur la production et la singularité des textes ;
- l'étude
de l'argumentation et des effets sur les destinataires.
Le but essentiel
est que les élèves s'approprient ces quatre perspectives pour
lire et produire des textes. Cependant, il convient de les former progressivement
à cette démarche. Aussi le programme indique-t-il :
- les notions à
aborder, c'est-à-dire les objets d'étude retenus pour l'année
de seconde, ainsi que les connaissances et les compétences à faire
acquérir ;
- la perspective
dominante qui constitue l'approche la plus pertinente pour chacun de ces objets
d'étude ;
- une (ou des) perspective(s)
complémentaire(s) permettant d'étudier les textes et les uvres
dans leur complexité.
De la sorte, les
élèves disposeront de repères précis. Le professeur,
guidé par ces perspectives et ces objets, est libre du choix des textes
et uvres qu'il fait étudier dans ses classes. Il peut ainsi organiser
son enseignement en tenant compte du niveau de ses élèves et de
son projet pédagogique. Il part de ce que les élèves connaissent
déjà pour les conduire progressivement vers des objets et questions
qui leur sont moins familiers.
B - Les objets d'étude
Les professeurs
construiront librement leur progression annuelle à partir de la liste
qui suit, selon leur classe et leur projet.
1 - Un mouvement
littéraire et culturel du XIXème ou du XXème siècle
(français ou francophone)
En partant des textes
et en ménageant des temps de recherche autonome, les élèves
sont amenés à construire la notion, nouvelle pour eux, de mouvement
littéraire et culturel (auteurs, uvres, contextes).
Corpus : une
uvre littéraire au choix du professeur et un ensemble complémentaire
de textes et de documents (y compris iconographiques).
Perspective dominante
: histoire littéraire et culturelle.
Perspective complémentaire
: étude des genres et des registres.
NB : Les documents
d'accompagnement proposeront une liste des mouvements dont l'étude est
appropriée à la classe de seconde. Un de ces mouvements sera étudié
en tant que tel ; d'autres - qui peuvent concerner d'autres périodes
- le seront à propos d'autres objets.
2 - Le récit
: le roman ou la nouvelle
Le but est de faire
apparaître le fonctionnement et la spécificité d'un genre
narratif.
Corpus : une
uvre littéraire du XIXème ou du XXème siècle,
au choix du professeur, accompagnée de textes complémentaires.
Perspective dominante
: étude des genres et des registres.
Perspectives
complémentaires : réflexion sur la production et la singularité
des textes ; approche de l'histoire littéraire.
3 - Le théâtre
: les genres et registres (le comique et le tragique)
Il s'agit de percevoir
les spécificités (le théâtre comme texte et comme
spectacle) et les évolutions du genre, les liens, mais aussi les distinctions
entre genre et registre.
Corpus : une
pièce au choix du professeur (comédie ou tragédie) accompagnée
de textes et documents complémentaires.
Perspective dominante
: étude des genres et registres.
Perspectives
complémentaires : approche de l'histoire littéraire ; étude
des effets sur les destinataires.
4 - Le travail
de l'écriture
L'analyse des rapports
entre sources, projets, brouillons, texte et variantes, permet de montrer que
la production d'un texte est un processus singulier à l'intérieur
même des règles d'un genre ou par rapport à celles-ci ;
on aborde la question de l'originalité d'un style.
Corpus : un
groupement de textes littéraires et de documents au choix du professeur.
Perspective dominante
: réflexion sur la production et la singularité des textes.
Perspectives
complémentaires : étude de l'argumentation et des effets sur
le destinataire ; genres et registres.
5 - Démontrer,
convaincre et persuader
Le but est de percevoir
et comprendre les différences, mais aussi les liens, entre démontrer
- dans le domaine des vérités vérifiables - et convaincre
ou persuader, en s'appuyant sur des arguments rationnels ou sur des facteurs
affectifs.
Corpus : un
groupement de textes et de documents (éventuellement iconographiques)
au choix du professeur.
Perspective dominante
: étude de l'argumentation et des effets sur le destinataire.
Perspectives
complémentaires : étude des genres et des registres (en particulier
le polémique) ; approche de l'histoire littéraire.
Les points 1
à 5 doivent être obligatoirement abordés dans l'année.
Les points 6 et 7 sont optionnels.
6 - Écrire,
publier, lire aujourd'hui
L'examen de la situation
des auteurs, des lecteurs ou des spectateurs, des modes de diffusion, est conduit
de façon à montrer leurs effets sur les textes (qu'ils s'y plient
ou y résistent).
Corpus : un
ou plusieurs ouvrages contemporains, au choix du professeur, et divers documents
et extraits (incluant des articles).
Perspective dominante
: approche de l'histoire littéraire et culturelle.
Perspective complémentaire
: réflexion sur la production et la singularité des textes.
7 - L'éloge
et le blâme
Le but est de percevoir
et comprendre en quoi les usages de l'éloge et du blâme sont des
moyens importants d'argumentation.
Corpus : une
uvre ou un groupement de textes, accompagnés de documents complémentaires
(en particulier d'images, mais aussi de textes de presse), au choix du professeur.
Perspective dominante
: étude de l'argumentation et des effets sur le destinataire.
Perspective complémentaire
: étude des genres (en particulier le portrait) et des registres
(notamment le polémique, le laudatif, le satirique).
III - DÉMARCHE
L'enseignement du français en seconde s'organise en séquences
qui associent la lecture, l'écriture, l'oral et le travail sur la langue.
Un objet d'étude
peut être abordé à l'intérieur d'une ou plusieurs
séquences. Une séquence peut rassembler des éléments
issus de plusieurs objets d'étude.
La durée
des séquences peut varier en fonction du projet du professeur et des
réactions des élèves. On veillera à ce que la durée
moyenne n'excède pas quatorze heures.
Le professeur a
le choix des uvres, des textes et des documents étudiés
à l'intérieur du cadre défini au paragraphe précédent.
Les documents d'accompagnement fourniront à titre indicatif des listes
d'uvres et de documents ou de types d'uvres et de documents, et
donneront des exemples de mise en uvre.
Les contenus indiqués
dans le programme font l'objet du travail en classe entière. Les modules
sont les lieux privilégiés pour développer, en liaison
avec les activités menées en classe entière, la maîtrise
de la langue, la production de textes écrits et oraux et la méthodologie,
appliquée notamment à la documentation.
IV - MISE EN UVRE ET PRATIQUES
A - La lecture
Les élèves
qui entrent en seconde ont déjà appris, tant dans leur cursus
antérieur que dans leurs pratiques personnelles, à s'approprier
des écrits divers selon des modalités de lecture variées.
On vise à développer leur goût et leur capacité de
lire, en les confrontant cependant à des uvres plus éloignées
de leur univers familier, dans un souci de formation d'une culture partagée.
Dans ce but, des lectures aussi nombreuses que possible sont indispensables.
Il convient donc que les élèves lisent au moins six uvres
littéraires par an ainsi que des textes et documents très diversifiés.
On développe
deux formes de lecture : la lecture analytique et la lecture cursive.
La
lecture analytique a pour but la construction détaillée de la
signification d'un texte et constitue donc un travail d'interprétation.
Elle peut s'appliquer à des textes de longueurs variées.
- appliquée
à des textes brefs, elle cherche à faire lire les élèves
avec méthode.
- appliquée
à des textes longs, elle permet l'étude de l'uvre intégrale.
Découverte dans un premier temps grâce à une lecture cursive,
l'uvre est ensuite reprise et étudiée de façon analytique
(étude d'extraits, analyse de chapitres ou de traits caractéristiques,
temps de synthèse).
Les documents et
extraits seront organisés en groupements de textes, étudiés
en trois ou quatre semaines au maximum. De même, l'étude d'une
uvre intégrale ne s'étendra pas sur plus de trois ou quatre
semaines.
La
lecture cursive est la forme libre, directe et courante de la lecture. Elle
se développe dans la classe et en dehors de la classe afin de faire lire
des élèves qui n'en ont pas toujours l'habitude ou le goût.
Elle est avant tout une lecture personnelle qui vise à développer
l'autonomie des élèves. Elle n'amène pas à analyser
le détail du texte mais à saisir le sens dans son ensemble.
Elle peut s'appliquer
à des documents, extraits et textes brefs, mais son objet essentiel est
la lecture d'uvres complètes.
En classe, le professeur
propose des titres et des textes, indique des orientations pour aider les élèves
à avoir une lecture active, généralement en fonction d'un
projet, et établit des bilans.
Les lectures d'uvres
dans l'année se répartissent entre lectures cursives et lectures
analytiques (étude d'uvres intégrales), si possible de façon
équilibrée.
Les lectures documentaires,
qui peuvent être, selon les situations et les besoins, analytiques ou
cursives, devront aussi devenir en fin de première un moyen courant d'information.
On utilise les dictionnaires et encyclopédies, la presse et les bases
de données (en particulier les ressources des technologies de l'information
en liaison avec le CDI). Les lectures documentaires permettent une meilleure
contextualisation des uvres étudiées, favorisant ainsi leur
interprétation.
La lecture s'applique
aussi à l'étude de l'image. On utilisera des images fixes et mobiles,
pour s'attacher à dégager les spécificités du discours
de l'image et mettre en relation le langage verbal et le langage visuel.
B - L'écriture
Le but est d'amener les élèves à écrire souvent
et régulièrement des textes de nature et de longueur variées.
Ils seront entraînés progressivement à produire trois types
d'écrits :
- des écrits
d'argumentation, en relation avec les textes et les uvres étudiés
;
- des écrits
d'invention, en liaison avec les différents genres et registres étudiés
;
- des écrits
fonctionnels, visant à fixer et restituer des connaissances.
La liaison entre
lecture et écriture doit être constante. Dans les écrits
d'invention, en seconde, on procède en particulier à des imitations,
des transformations et des transpositions des textes lus. Ces écrits
contribuent ainsi à une meilleure compréhension des lectures et
permettent aux élèves de construire leur réflexion sur
les genres et registres.
Toutes ces pratiques
se font selon des consignes explicites. On recourt dans la mesure du possible
au traitement de texte et aux autres ressources des technologies de l'information.
C - L'oral
En classe de seconde, le but est de permettre aux élèves de pratiquer
des activités orales diversifiées et de commencer à analyser
les spécificités de l'oral (variations des formes de parole et
des niveaux de langage en fonction des situations, des buts et des interlocuteurs).
À cette fin,
on associe (en classe entière et en modules) :
- l'écoute,
où l'on insiste sur la diversité des genres de l'oral et sur les
relations entre les interlocuteurs (y compris en situation scolaire) ;
- l'expression orale
: elle inclut des lectures à haute voix, des récitations, des
jeux dramatiques, aussi bien que des prises de parole et des exposés
(de durée limitée).
Ces travaux sont
organisés le plus fréquemment possible à l'intérieur
de groupes, notamment dans le cadre des modules. L'oral constitue souvent aussi
une propédeutique aux travaux d'expression écrite.
D - L'étude de la langue
Elle est un facteur commun à l'ensemble des activités proposées.
Elle doit associer la pratique de la langue et une réflexion sur celle-ci.
A cette fin, elle prend appui sur l'observation des uvres et des textes
lus et étudiés, ainsi que sur les productions écrites et
orales des élèves.
En classe de seconde,
il s'agit d'abord d'améliorer la maîtrise de la phrase, du texte
et du discours (étudiés au collège), et de poursuivre l'acquisition
d'une langue plus abstraite.
Pour cela :
- à l'échelle
de la phrase, les éventuelles lacunes morphosyntaxiques doivent être
comblées ;
- à l'échelle
du texte, on privilégie les questions qui touchent à l'organisation
et à la cohérence de l'énoncé ;
- à l'échelle
du discours, la réflexion sur les situations d'énonciation, sur
la modalisation et sur la dimension pragmatique est développée
;
- le vocabulaire
fait l'objet d'une attention suivie. Les domaines considérés sont
ceux des objets d'étude de l'année. Le lexique est enrichi en
relation avec les textes lus. On analyse la création et la structuration
lexicales. Pour donner accès au vocabulaire abstrait, on fait notamment
réfléchir sur la nominalisation et la définition ;
- lorsque les uvres
et textes étudiés l'appellent, l'analyse des variations sociales
et historiques de l'usage langagier est abordée.
Pour une meilleure
maîtrise de la langue, on insiste également sur la diversité
des moyens de reformulation dans les productions écrites et orales. On
conduit les élèves à analyser (particulièrement
en modules) les moyens lexicaux et grammaticaux nécessaires à
leur réalisation.
V - RELATIONS AVEC LES AUTRES DISCIPLINES
Discipline carrefour, le français développe des compétences
indispensables dans toutes les disciplines. De plus, en seconde, des relations
plus précises seront établies et indiquées comme telles
aux élèves, avec les disciplines suivantes :
- l'histoire, pour
l'histoire culturelle ;
- l'éducation
civique, juridique et sociale, entre autres pour les exercices de débat
;
- les arts, pour
l'étude des genres et des registres, l'histoire culturelle et l'analyse
de l'image ;
- les langues anciennes,
pour l'étude des genres et des registres, de l'histoire littéraire
et culturelle, du lexique ;
- les langues vivantes,
en particulier dans l'approche des mouvements culturels européens.
Cette liste n'est
pas limitative ; chaque professeur l'enrichira en fonction du projet pédagogique
de la classe et de l'établissement.
VI - DOCUMENTATION ET RELATIONS AVEC D'AUTRES PARTENAIRES
Les travaux de documentation
(par l'usage des fonds documentaires multimédias et pluridisciplinaires)
ainsi que les lectures et les échanges autour des lectures appellent
un travail coordonné du professeur de français et du professeur-documentaliste
en fonction du projet pédagogique de la classe.
Il est aussi recommandé
de développer l'attention des élèves à l'actualité
littéraire et culturelle. Il est conseillé de solliciter dans
la mesure du possible des interventions de bibliothécaires, d'auteurs,
d'acteurs, de metteurs en scène, de journalistes, d'éditeurs et
de plasticiens, qui s'inscrivent dans le cadre des projets d'établissement.